Tout savoir sur le portage salarial et la retraite

Mis à jour le lundi 15 mai 2023
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Le statut de salarié porté suscite beaucoup d’interrogations, notamment au niveau des aspects sociaux. Le droit à la retraite en fait également partie car il s’agit d’un sujet sensible pour l’ensemble des travailleurs en France. Mais sur quelles bases le calcul s’effectue-t-il ? Le cumul des trimestres est-il le même que pour le salariat dit classique ?

retraite

Concilier les statuts de salariés portés et de retraités, est-ce possible ?

C’est seulement depuis 2009 et la loi de financement sur la sécurité sociale, que la réglementation s’est assouplie sur ce sujet. Cette loi a donc permis aux personnes retraitées d’avoir la possibilité de cumuler une pension avec un revenu issu d’une activité rémunérée. Il faut savoir néanmoins que ce cumul est soumis à une limite. En effet, la somme de la pension et de la rémunération ne doit pas dépasser 160 % du SMIC. Si le montant dépasse ce plafond, les versements de pensions peuvent être suspendus.

Quels avantages pour les « seniors portés » ?

Les profils et les motivations des personnes retraitées optant pour le portage salarial sont très divers. Certains ne peuvent envisager la vie sans une activité professionnelle, d’autres ont besoin de cette manne financière pour compléter leur pension. Pour tous les profils, le portage salarial représente une solution idéale puisqu’elle peut s’adapter à toutes sortes de démarches grâce à son fonctionnement basé sur l’autonomie, et des cadences de travail choisies.

Les métiers concernés rentrent dans le cadre de la prestation intellectuelle. On trouve ainsi dans le portage salarial des spécialistes en coaching, des formateurs, des consultants, des communicants, des prestataires de services, etc.

Le statut du « retraité porté » est le même qu’un salarié classique. Il cotise à nouveau pour la sécurité sociale, l’assurance maladie, etc. Autre avantage lié au dispositif du portage, les charges dues le sont au prorata du montant réel des prestations.

Enfin, ils bénéficient d’une totale indépendance dans le choix des clients, de la rémunération et du rythme de travail. Cette dernière notion étant certainement l’une des plus attrayantes pour ces nouveaux salariés.

Cette formule rencontre de plus en plus de succès, surtout auprès des jeunes retraités, qui voient là une excellente manière de faire cette transition parfois plus compliquée qu’il n’y parait.

La retraite et le portage salarial, les modalités

D’emblée, nous pouvons affirmer que le salarié porté perçoit un salaire de la société de portage dont il dépend. Ce seul statut de salarié suffit à le faire entrer dans les règles de droit commun liées à la retraite. Dès lors, nous nous trouvons dans un schéma classique : l’employeur est tenu d’assurer les formalités pour être en règle. Il doit tout d’abord adhérer aux différentes caisses (sécurité sociale et complémentaire). Ensuite, il a la charge d’affilier son salarié (le porté) à ces mêmes caisses.

La société de portage doit en outre prélever et calculer les cotisations de retraite issues de la rémunération du salarié, et bien entendu verser les montants de ces cotisations aux caisses concernées, cette démarche permettant de valider les trimestres du salarié porté.

Calculer le montant d’une retraite à taux plein

Comme tous les salariés, il convient dans un premier temps de calculer le salaire moyen annuel. Pour cela, il vous faudra calculer la moyenne de vos salaires en tenant compte des 25 meilleures années. Il faut noter que ces salaires sont considérés dans les limites du plafond annuel de la sécurité sociale. Ce plafond est bien entendu celui qui a cours au moment où sont versés ces salaires. Les salaires versés avant 2002 auront été convertis en euros, cela va de soi.

C’est alors qu’intervient la grille de coefficient de revalorisation. Ainsi, pour toutes les années concernées, les salaires sont revalorisés grâce aux coefficients. On peut noter que ces coefficients sont un reflet de l’évolution des prix au cours des années. On peut ajouter que certaines années, ces coefficients ne sont pas valorisés, dans le cas notamment où l’inflation est proche de zéro.

La grille des coefficients de revalorisation est actualisée le 1er octobre de chaque année en raison de leur évolution constante. En ce qui concerne les plafonds, il faut savoir que si votre rémunération va au-delà sur une ou plusieurs années, ce sera la partie qui ne dépasse pas ce plafond qui sera prise en compte.

Le mode de calcul

Prenons l’exemple d’un calcul de retraite en 2017. Si, en 1998 vous avez gagné 16 000 €, sachant que le coefficient de revalorisation pour 1998 est de 1,274, vous obtenez le calcul suivant : 16 000 x 1,274 = 20 384. C’est la somme qui comptera dans l’un de vos meilleurs salaires. Une fois que vous avez appliqué cette opération sur les 25 meilleurs salaires de votre carrière, il suffit de diviser ce total par 25 et vous obtiendrez votre salaire annuel moyen.

Le montant de votre retraite de base à taux plein représentera 50 % de ce salaire annuel moyen.

Pour plus de précisions, notons que le taux plein n’est pas destiné à tout le monde. Il s’adresse précisément à ceux qui ont l’âge légal de la retraite, à savoir 62 ans en 2018, et qui ont également cotisé suffisamment de trimestres. Il est indispensable d’avoir cumulé entre 160 et 172 trimestres selon l’année de naissance.

À noter que cette pension est revalorisée tous les ans, au mois d’octobre. Cette revalorisation suit l’indice des prix à l’instar des coefficients de revalorisation.

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