L’accès au crédit immobilier peut être difficile pour les travailleurs indépendants. Cependant, les conditions varient significativement entre les salariés portés et les freelances. Les freelances traditionnels rencontrent souvent des obstacles en raison de revenus irréguliers, ce qui rend l’obtention d’un prêt plus compliquée.
En revanche, les salariés portés bénéficient d’un statut hybride qui facilite l’accès au crédit immobilier. Cet article compare ces deux statuts et explique pourquoi le portage salarial peut être avantageux pour concrétiser un projet immobilier.
Lorsqu’une banque examine une demande de crédit immobilier, l’un des premiers éléments qu’elle analyse est la stabilité des revenus. Sur ce point, le salarié porté dispose d’un avantage indéniable par rapport au freelance. En effet, le salarié porté perçoit un salaire mensuel de la part de sa société de portage, indépendamment des fluctuations de son chiffre d’affaires.
Celui-ci est encadré par la convention collective du portage salarial et est obligatoirement supérieur ou égal à 85% du plafond horaire de la sécurité sociale, ce qui garantit un niveau de revenu minimal. Cette régularité est un atout majeur pour les banques, qui y voient une garantie de remboursement. De plus, en cas de baisse d’activité, le salarié porté peut demander à lisser son salaire sur plusieurs mois, grâce à sa réserve financière, lui permettant ainsi de maintenir une stabilité financière même en période creuse.
À l’inverse, le freelance en auto-entreprise ou en entreprise individuelle dépend entièrement de ses missions et des paiements de ses clients. En cas de retard de paiement ou de période d’inactivité, ses revenus peuvent chuter brutalement, ce qui rend son profil moins attractif pour les banques. Bien que certains freelances puissent bénéficier d’allocations chômage ou d’une activité complémentaire, ces solutions ne compensent pas toujours l’irrégularité des revenus, souvent perçue comme un risque par les établissements financiers.
De plus, l’auto-entrepreneur doit s’acquitter d’un taux de cotisations sociales de 22 % sur son chiffre d’affaires mensuel. Ces charges, plus élevées que celles du salarié porté, réduisent d’autant le revenu net disponible. Cette différence impacte directement la capacité d’emprunt du freelance, car les banques prennent en compte le revenu net après déduction des charges pour évaluer la solvabilité d’un emprunteur.
Le portage salarial se distingue par son statut hybride, à mi-chemin entre le salariat classique et l’indépendance. Cette particularité offre des avantages significatifs pour l’obtention d’un crédit immobilier. Contrairement au freelance, qui doit souvent attendre trois ans d’activité avant de pouvoir prétendre à un prêt, le salarié porté peut faire sa demande dès la fin de sa période d’essai, à condition d’avoir signé un contrat à durée indéterminée.
Ce CDI, bien que spécifique au portage salarial, offre une sécurité contractuelle comparable à celle d’un salarié classique. Cette stabilité est un argument de poids pour les banques lors de la demande d’un prêt immobilier.
De plus, le salarié porté bénéficie des mêmes avantages sociaux qu’un salarié traditionnel, notamment l’accès à l’assurance chômage en période d’intermission. Cette allocation constitue une sécurité supplémentaire pour les banques, car elle assure une continuité des revenus même en cas de transition entre deux missions.
Un autre avantage du salarié porté réside dans les documents qu’il peut fournir pour appuyer sa demande de crédit. Comme un salarié classique, il présente ses trois derniers bulletins de salaire, émis par la société de portage. Ces documents, standardisés et faciles à analyser, simplifient l’évaluation de sa situation financière par la banque.
Le freelance, quant à lui, doit généralement fournir des bilans comptables sur ses trois dernières années, ainsi que des déclarations de revenus. Ces documents, bien que nécessaires, peuvent être perçus comme moins fiables par les banques, surtout si les revenus sont irréguliers ou en baisse.
De plus, les banques ont tendance à ne retenir que 70 % des revenus d’un freelance, en raison de la protection sociale moins avantageuse du régime des travailleurs non-salariés .
En résumé, le salarié porté dispose d’atouts significatifs pour obtenir un crédit immobilier, comparé au freelance. Grâce à son statut hybride, il bénéficie d’une sécurité contractuelle, d’une régularité des revenus et d’une protection sociale comparable à celle d’un salarié classique.
Ces éléments, combinés à la possibilité de fournir des bulletins de salaire standardisés, renforcent la crédibilité de son dossier auprès des banques. Pour maximiser ses chances, le salarié porté doit privilégier un CDI, lisser ses revenus en cas d’irrégularité et fournir des documents clairs et complets. Il peut également profiter de formations mise à sa disposition par sa société de portage afin de gagner en compétences et prouver aux banques qu’il est en mesure soit de trouver plus facilement de nouvelles missions, soit d’augmenter son THM.
En suivant ces conseils, il peut légitimement espérer des conditions d’octroi de crédit équivalentes à celles d’un salarié traditionnel. Le portage salarial se positionne ainsi comme une solution idéale pour les indépendants qui souhaitent concilier liberté professionnelle et sécurité financière, tout en facilitant l’accès à la propriété.
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