Fixer son tarif journalier moyen en portage salarial n’est pas toujours évident. Entre les calculs de rentabilité, les charges à anticiper et la crainte de se positionner trop haut ou trop bas sur le marché, difficile de s’y retrouver. Un TJM de 400 euros représente un tarif solide pour un consultant, mais qu’est-ce que cela donne concrètement sur votre fiche de paie en portage salarial ?
La réponse n’est pas aussi directe qu’on pourrait le croire, et c’est justement ce que nous allons décortiquer ensemble dans cet article.
Le taux journalier moyen, qu’on appelle couramment TJM, c’est tout simplement le montant que vous facturez à votre client pour une journée de prestation. Ce tarif n’est pas fixé au hasard : il découle de votre expérience, de vos compétences techniques, du secteur dans lequel vous évoluez et de la valeur que vous apportez à vos clients. Avec un TJM de 400 euros, vous facturez donc cette somme pour chaque jour travaillé sur une mission. Attention toutefois à ne pas confondre ce chiffre avec votre salaire final. Le montant que vous facturez et celui qui atterrit sur votre compte bancaire sont deux choses bien distinctes.
Plusieurs prélèvements viennent réduire votre chiffre d’affaires avant qu’il ne se transforme en rémunération nette. C’est d’ailleurs là que le portage salarial prend tout son sens, puisqu’il vous permet de bénéficier d’une protection sociale complète tout en gardant votre liberté d’indépendant. Il existe aussi le taux horaire moyen, qui se calcule en divisant votre TJM par le nombre d’heures d’une journée de travail, généralement sept heures. Ce calcul peut s’avérer plus pertinent pour des missions courtes ou récurrentes où vous n’intervenez que quelques heures par semaine chez un client.
Pour savoir ce que vous allez réellement toucher avec un TJM de 400 euros, il faut d’abord calculer votre chiffre d’affaires mensuel. La formule est relativement simple : vous multipliez votre taux journalier par le nombre de jours que vous allez facturer dans le mois. Prenons l’exemple d’un consultant qui travaille 20 jours par mois, ce qui correspond à peu près à un mois plein en enlevant les week-ends.
Le calcul donne 400 euros multipliés par 20 jours, soit 8 000 euros de chiffre d’affaires mensuel. Ce montant de 8 000 euros constitue votre base de départ, mais ce n’est que le début du calcul. Plusieurs déductions vont venir affecter ce chiffre d’affaires avant d’arriver à votre salaire net. En portage salarial, vous passez par une société qui va gérer toute la partie administrative et sociale de votre activité, et ces services ont un coût.
Les sociétés de portage salarial prélèvent ce qu’on appelle des frais de gestion. Ces frais couvrent l’ensemble des services qu’elles vous rendent : gestion de la facturation, suivi des paiements clients, établissement des bulletins de salaire, déclarations sociales, assistance juridique et parfois même accès à des formations.
Concrètement, ces frais oscillent entre 5 et 10 % de votre chiffre d’affaires selon les sociétés et les services inclus. Si on prend un taux moyen de 8 %, ce qui est assez représentatif du marché, on arrive à 640 euros de frais sur un chiffre d’affaires de 8 000 euros. Après déduction de ces frais, il vous reste 7 360 euros. C’est sur cette base que va se calculer votre salaire brut.
Ces frais peuvent sembler élevés au premier abord, mais ils vous libèrent d’une charge mentale considérable et vous permettent de vous concentrer pleinement sur vos missions plutôt que sur les aspects administratifs.
En portage salarial, vous avez le statut de salarié, ce qui change tout par rapport à un statut d’auto-entrepreneur ou de société. Vous cotisez pour l’assurance maladie, la retraite, l’assurance chômage et l’ensemble des protections sociales dont bénéficient les salariés classiques. Ces cotisations représentent environ 40 à 50 % de votre salaire brut, avec une moyenne qui tourne autour de 45 %. Sur les 7 360 euros restants après les frais de gestion, environ 45 % partent en charges sociales.
Ce qui vous laisse un salaire brut d’environ 4 048 euros. Certains peuvent trouver ce taux élevé, mais il faut garder en tête que ces cotisations vous garantissent une vraie sécurité : remboursement des frais de santé, constitution de droits à la retraite, possibilité de toucher le chômage entre deux missions, et bien d’autres avantages qui n’existent pas forcément sous d’autres statuts. Le taux de charges peut légèrement varier selon votre niveau de rémunération et certains plafonds fixés par la législation. Dans certains cas, vous pourriez même bénéficier de réductions sur certaines charges si votre rémunération reste en dessous de seuils spécifiques.
Une fois votre salaire brut calculé, il reste encore à déduire l’impôt sur le revenu. En France, avec le prélèvement à la source, cet impôt est directement retenu sur votre bulletin de salaire. Le taux moyen se situe autour de 30 % pour ce niveau de revenu, même si bien sûr cela dépend de votre situation personnelle, de votre quotient familial et d’autres éléments propres à votre foyer fiscal. En appliquant ce taux de 30 % sur un salaire brut de 4 048 euros, vous arrivez à un salaire net d’environ 2 834 euros par mois.
C’est ce montant qui sera effectivement versé sur votre compte bancaire chaque mois, en contrepartie de vos 20 jours de travail facturés à 400 euros par jour. Ce calcul part du principe que vous travaillez effectivement 20 jours par mois. Dans la réalité, ce nombre peut varier selon les périodes, les missions que vous décrochez et les éventuelles périodes creuses entre deux contrats. Il est d’ailleurs prudent d’anticiper ces intermissions dans votre planification financière.
Plusieurs leviers existent pour améliorer votre rémunération nette en portage salarial. Le premier et le plus évident consiste à négocier un TJM plus élevé. Passer de 400 à 450 ou 500 euros peut sembler difficile, mais avec de l’expérience et une bonne valorisation de vos compétences, c’est tout à fait envisageable. Chaque augmentation de votre taux journalier se répercute directement sur votre chiffre d’affaires et donc sur votre salaire final.
La gestion de vos frais professionnels joue aussi un rôle important. Les dépenses liées à votre activité peuvent être déduites de votre chiffre d’affaires dans certaines conditions : déplacements professionnels, achat de matériel informatique, formations, frais de repas lors de vos missions. En tant que salarié porté, vous pouvez intégrer ces frais dans le calcul de votre rémunération et vous faire rembourser sur justificatif. Cette optimisation peut faire une vraie différence sur votre revenu disponible. Le choix de votre société de portage mérite également toute votre attention.
Les frais de gestion varient d’une structure à l’autre, tout comme les services inclus. Certaines proposent des taux dégressifs en fonction de votre chiffre d’affaires, d’autres incluent des avantages comme l’accès à des formations ou à des espaces de coworking. Comparer les offres peut vous permettre d’économiser plusieurs centaines d’euros par an.
Un TJM de 400 euros se situe dans une zone médiane : suffisamment élevé pour valoriser une expérience déjà solide, mais encore accessible pour la plupart des clients. Ce n’est ni un tarif junior ni un tarif expert. Les consultants débutants démarrent souvent autour de 300 euros, le temps de construire leur crédibilité, tandis que les profils très spécialisés peuvent dépasser 550 euros sans difficulté. L’essentiel est de trouver un tarif qui reflète réellement votre valeur, vos compétences et les résultats que vous apportez.
Un TJM trop bas vous oblige à enchaîner les missions pour atteindre vos objectifs et peut rapidement mener à l’épuisement. Se positionner correctement, c’est aussi garantir la pérennité de votre activité. En portage salarial, un TJM de 400 euros appliqué sur 20 jours facturés par mois permet d’atteindre un salaire net d’environ 2 834 euros, après déduction des frais de gestion, des charges sociales et de l’impôt sur le revenu. Au-delà du montant, le portage offre un avantage clé : profiter de la liberté du freelance tout en conservant la sécurité du salariat.
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