
Vous avez décroché une mission en portage salarial avec un taux journalier de 500 euros et vous vous demandez ce qui va réellement atterrir sur votre compte en banque ? C’est une question que se posent beaucoup de consultants, et pour cause : entre le montant facturé et le salaire net, il y a parfois de grandes différences.
En effet, le portage salarial combine les avantages de l’indépendance avec la sécurité du salariat, mais cette protection sociale a un coût. C’est pourquoi il est essentiel de bien définir son TJM en portage salarial. Voyons ensemble comment transformer un TJM de 500 euros en rémunération concrète.
Le Taux Journalier Moyen représente ce que vous facturez pour une journée de prestation. Quand vous annoncez un TJM de 500 euros à votre client, vous établissez la base de votre rémunération. Ce tarif se négocie généralement selon votre expertise, votre secteur d’activité et la complexité de la mission confiée. Pour mettre les choses en perspective, un TJM de 500 euros se situe dans la moyenne haute du marché français.
Les développeurs fullstack facturent typiquement autour de ce montant, tout comme les chefs de projet techniques ou les UX writers. C’est un tarif que l’on retrouve également chez les consultants Product Owner et les professionnels du webmarketing confirmés. Mais attention, ce montant ne correspond jamais à votre revenu final. Le portage salarial implique une série de prélèvements obligatoires qui vont réduire la somme perçue.
Commençons par établir votre chiffre d’affaires mensuel. La plupart des consultants travaillent environ 20 jours par mois, ce qui laisse de la place pour la prospection, les congés et les éventuels creux d’activité. Avec ce rythme et un TJM de 500 euros, vous générez un chiffre d’affaires de 10 000 euros mensuels. C’est à partir de ce montant que commencent les différentes déductions. La première concerne les frais de gestion prélevés par la société de portage. Ils rémunèrent tout le travail administratif effectué à votre place : facturation, suivi et relances clients, déclarations sociales, gestion des contrats ou d’éventuels litiges.
Selon les entreprises, ces frais tournent généralement entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires. Si l’on prend un exemple courant avec un taux de 8 %, une mission facturée 10 000 euros donnera lieu à un prélèvement de 800 euros. À ce stade, il reste donc 9 200 euros pour la suite du calcul. Vient ensuite la partie la plus importante : les charges sociales. En portage salarial, ces cotisations regroupent à la fois les charges patronales et les charges salariales, puisqu’elles sont toutes prélevées avant d’arriver à votre salaire brut. Elles financent votre protection : assurance maladie, retraite, chômage, prévoyance.
Dans la pratique, l’ensemble de ces cotisations représente en moyenne environ 45 % du montant disponible après les frais de gestion. C’est un ordre de grandeur qui permet de comprendre le fonctionnement sans entrer dans les détails techniques du bulletin de paie. Sur les 9 200 euros restants, cela correspond à environ 4 140 euros de cotisations (patronales + salariales). Une fois ces charges déduites, votre salaire brut s’élève à environ 5 060 euros.
C’est ce montant qui figure sur votre fiche de paie avant l’application du prélèvement à la source. Enfin, depuis la mise en place du prélèvement à la source, l’impôt est directement retenu sur votre salaire. Le taux appliqué dépend de votre situation familiale et de vos autres revenus éventuels, mais pour un célibataire sans enfant percevant uniquement ce salaire, on peut estimer un taux moyen d’environ 30 %. Sur un salaire brut de 5 060 euros, l’impôt représente environ 1 518 euros. Votre salaire net après impôt s’élève donc à 3 542 euros par mois.

Pour résumer le parcours de vos 500 euros quotidiens sur 20 jours travaillés : Vous démarrez avec un chiffre d’affaires de 10 000 euros. Après déduction des frais de gestion (800 euros), il reste 9 200 euros. Les cotisations sociales amputent ce montant de 4 140 euros, portant votre salaire brut à 5 060 euros.
Enfin, l’impôt sur le revenu prélève 1 518 euros, pour aboutir à un salaire net de 3 542 euros. Dit autrement, vous conservez environ 35 % de votre chiffre d’affaires initial. Cela peut paraître décevant au premier abord, mais gardez en tête que ce salaire net est accompagné d’une protection sociale complète, d’une assurance chômage et de droits à la retraite qui se constituent mois après mois.
Ces chiffres représentent une moyenne, mais plusieurs facteurs peuvent les faire évoluer. Les frais de gestion varient selon la société de portage choisie et les services inclus. Certaines proposent des tarifs plus bas mais avec moins d’accompagnement, d’autres facturent davantage mais offrent un suivi personnalisé et des formations.
Votre situation fiscale personnelle influence également le résultat final. Si vous avez des enfants à charge, des frais réels déductibles ou d’autres revenus, votre taux d’imposition peut différer sensiblement de la moyenne. Le nombre de jours travaillés dans le mois constitue évidemment un facteur déterminant : certains mois vous enchaînerez 22 jours de mission, d’autres vous n’en facturerez que 15. Les frais professionnels jouent aussi un rôle important.
En portage salarial, vous pouvez déduire vos dépenses réellement engagées pour l’exercice de votre activité : déplacements, hébergement, repas, matériel informatique, abonnements professionnels. Ces frais viennent réduire votre base imposable et augmentent donc votre revenu net final.
Un TJM de 500 euros en portage salarial ne donne pas le même résultat net qu’en micro-entreprise ou en EURL. Le micro-entrepreneur paiera moins de charges sociales (environ 22 % pour une activité de conseil) mais n’aura ni assurance chômage ni protection sociale équivalente.
Il devra également gérer lui-même toute sa comptabilité et sa facturation. En société (EURL ou SASU), les possibilités d’optimisation sont plus grandes, notamment en arbitrant entre salaire et dividendes, mais la complexité administrative augmente considérablement. Il faut tenir une comptabilité, établir des comptes annuels, gérer les déclarations fiscales et sociales. Le portage salarial trouve son intérêt dans la simplicité : vous vous concentrez sur votre mission, la société de portage s’occupe du reste.
Le portage salarial vaut-il le coup avec un TJM de 500 euros ? La réponse dépend de vos priorités. Si vous cherchez avant tout la simplicité et la sécurité, le portage salarial est idéal. Vous n’avez aucune démarche administrative à gérer, vous cotisez pour votre retraite et le chômage, vous pouvez partir en vacances l’esprit tranquille.
Pour un consultant qui débute ou qui ne souhaite pas s’embarrasser de gestion, c’est un choix pertinent. En revanche, si vous visez la rémunération maximale et que vous êtes prêt à gérer une structure juridique, d’autres statuts peuvent être plus avantageux financièrement.
Tout dépend aussi de votre capacité à maintenir une activité régulière : en portage, les périodes creuses sont couvertes par l’assurance chômage, ce qui n’est pas le cas en micro-entreprise. Avec un TJM de 500 euros, vous vous situez dans une zone intéressante : suffisamment élevée pour générer un salaire net confortable, tout en restant dans une fourchette accessible pour de nombreux clients. C’est un tarif qui vous permet de vivre correctement de votre activité de consultant tout en conservant la flexibilité et la protection du portage salarial.
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