Le portage salarial est une forme d’emploi qui permet à un travailleur indépendant, essentiellement issu des professions intellectuelles, de cumuler les avantages du salariat et la liberté de prospecter et d’exercer ses missions en toute autonomie. Le cadre juridique qui détermine la relation tripartite entre une société de portage, un salarié porté et ses entreprises clientes, impose certaines obligations pour chacun des intervenants et génère donc des avantages et des inconvénients.Les éléments juridiques que nous allons détailler permettent de comprendre comment des travailleurs indépendants bénéficiant d’une convention de portage peuvent obtenir la requalification de leur chiffre d’affaires brut en salaire, et de traduire l’impact du portage salarial sur la gestion de leurs missions, ainsi que sur l’ensemble de leur vie professionnelle.
Les trois grands axes qui déterminent le fonctionnement juridique et syndical du portage salarial sont :
Les différentes ordonnances du Code du travail relatives au portage salarial définissent donc comment cette relation contractuelle tripartite s’articule :
Deux types de contrats de travail sont possibles dans le cadre du portage salarial : le CDD (contrat à durée déterminée), et le CDI (contrat à durée indéterminée). Un CDD peut être renouvelé deux fois, sans que sa durée ne dépasse 18 mois, renouvellement inclus. Toutefois, pour permettre au salarié porté de rechercher de nouveaux clients, le terme du contrat peut être reporté, pour une durée maximale de trois ans, par simple accord entre la société de portage et le salarié.
Dans tous les cas, les contrats de travail en portage salarial doivent faire état des mentions suivantes :
Le contrat de travail ainsi conclu doit être transmis au salarié porté au plus tard dans les deux jours ouvrables suivant sa signature.
Pour obtenir le droit d’exercer, les sociétés de portage salarial sont tenues de respecter certaines dispositions juridiques relatives aux activités exercées :
Pour ce qui est de la relation avec les salariés portés et leurs clients, les sociétés de portage salarial doivent :
Le contrat de travail s’applique entre le salarié porté et la société de portage salarial. Il permet notamment d’offrir un cadre juridique et de détailler les éléments importants à la relation de travail concernant :
D’autres mentions relatives aux conditions de travail ainsi qu’aux obligations du salarié porté et de la société de portage salarial peuvent également figurer dans le contrat de travail.
En cas de litige entre un salarié porté et la société de portage salarial, l’une ou l’autre des parties au contrat pourra saisir le conseil des prud’hommes. Le conseil des prud’hommes pourra ainsi statuer sur les droits et devoirs de chacune des parties. Par conséquent, malgré la relative liberté qui est laissée aux salariés portés d’exécuter des missions auprès d’entreprises clientes, la relation entre un salarié porté et une société de portage salarial répond tout de même à des conditions de travail encadrées par un contrat de travail.
Le contrat de travail lie le salarié porté à la société de portage salarial. Les différentes clauses contenues dans le contrat de travail permettront d’établir le cadre juridique dans lequel évoluera la relation de travail. À noter ici que le contrat de travail d’un salarié porté n’apporte pas l’obligation pour ce dernier d’apporter sa force de travail directement au profit de la société de portage salarial, contrairement à une relation employeur/employé classique.
Le contrat de prestation représente quant à lui le contrat conclu entre la société de portage salarial et l’entreprise cliente. Il s’agit plus précisément d’un contrat commercial de prestation de portage salarial. Ce contrat doit être conclu au plus tard dans les 2 jours suivant le début de la réalisation de la prestation de service par le salarié porté. Ce document contractuel doit également contenir les principaux éléments négociés entre le salarié porté et l’entreprise cliente concernant la réalisation de la prestation.
La société de portage salarial se chargera ensuite de rédiger le contrat de prestation contenant :
À noter qu’en cas de litige avec l’entreprise cliente, ce sera la responsabilité de la société de portage salarial en qualité d’employeur du salarié porté qui sera mise en cause.
Le salarié porté s’engage auprès de la société de portage salarial à respecter les termes contenus dans le contrat de travail. Il s’agit notamment pour le salarié porté de :
Concernant le compte rendu d’activité en portage salarial, celui-ci amène également plusieurs obligations d’information pour le salarié porté. En effet, le salarié porté devra tous les mois informer la société de portage salarial de toutes les missions qu’il a réalisé au cours du mois. Il pourra également y décrire les différents frais professionnels non facturés au client, mais ayant été déboursés dans le cadre de la prospection ou de l’exécution d’une prestation.
Le compte rendu d’activité permettra notamment à la société de portage salarial de calculer le nombre de jours de congés dus au salarié porté. Ce compte rendu permettra aussi de calculer le salaire du salarié porté, une fois les différentes charges et cotisations sociales défalquées du chiffre d’affaires généré.
À l’égard du salarié porté, la société de portage salarial possède le statut d’employeur. Par conséquent, toutes les obligations inhérentes à l’employeur en règle générale concernent également une société de portage salarial. Ainsi, cette dernière doit par exemple veiller à respecter ses obligations concernant :
De plus, toute société de portage salarial doit également bénéficier d’une garantie financière qui lui permet de garantir le paiement de tous ses salariés portés en cas de difficultés financières.
Pour finir, si la société de portage salarial souhaite rompre le contrat de travail avec l’un de ses salariés portés, les dispositions législatives en matière de licenciement prévues dans le Code du travail sont applicables à la relation entre un salarié porté et la société de portage salarial.
L’entreprise cliente doit quant à elle veiller à respecter toutes les mesures de sécurité prévues en droit du travail à l’égard des salariés. De plus, l’entreprise cliente doit permettre au salarié porté d’exécuter sa prestation dans les meilleures conditions. En outre, une fois la prestation réalisée et conforme aux attentes de l’entreprise cliente, cette dernière devra procéder au paiement de la prestation auprès de la société de portage salarial dont dépend le salarié porté.
SUIVEZ-NOUS