
Le Plan d’Épargne Entreprise, plus connu sous le sigle PEE, est un dispositif qui permet de se constituer une épargne avec l’aide de son employeur, tout en bénéficiant d’un cadre fiscal et social extrêmement avantageux. Mais dans les faits, la fiscalité du PEE peut paraître technique ou floue pour de nombreux salariés.
Et pourtant, bien la comprendre est essentiel pour tirer pleinement parti de ce levier d’épargne. Le PEE fonctionne sur une logique assez simple : pendant la durée du plan, vous y placez des sommes issues de l’intéressement, de la participation, de l’abondement de votre entreprise ou de vos versements volontaires.
Ces fonds sont ensuite bloqués pendant cinq ans, sauf cas de déblocage anticipé. Mais ce qui fait tout l’intérêt du PEE, c’est son traitement fiscal particulier à l’entrée comme à la sortie. Alors, comment ça marche concrètement ?
Le PEE fonctionne selon une logique simple : pendant la durée du contrat, les salariés peuvent effectuer des versements issus de l’intéressement, de la participation aux bénéfices, de l’abondement de l’entreprise ou des versements volontaires salariés. Ces fonds font l’objet d’un placement et sont ensuite bloqués pendant cinq années, sauf cas de déblocage anticipé. L’acquisition de titres ou parts de FCPE (Fonds Commun de Placement d’Entreprise) se fait d’ailleurs dans le cadre de ce dispositif réglementé.
L’abondement employeur représente une contribution financière versée par l’entreprise pour compléter les versements du salarié bénéficiaire. Ce mécanisme d’abondement constitue l’un des principaux avantages du PEE, permettant d’augmenter significativement le montant épargné dans le plan.

L’un des principaux avantages du PEE réside dans son traitement fiscal à l’entrée. Les sommes versées dans le plan bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu. En effet, cette exonération s’applique aux primes d’intéressement, de participation et d’abondement de l’employeur, à condition qu’elles soient directement placées dans le PEE. Concernant l’abondement employeur, il est exonéré d’impôt sur le revenu dans la limite des plafonds légaux fixés par la loi.
Ce plafond s’élève à 8 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit environ 3 900 euros par année. Cette limite peut être portée jusqu’à 6 334 euros environ lorsque les sommes sont investies dans les titres de l’entreprise. Toutefois, l’abondement reste soumis aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS) au taux de 9,7 %. Ainsi, si votre entreprise verse 1 000 euros d’abondement, le montant net apparaissant sur votre plan sera de 903 euros après déduction de ces contributions salariales. L’intéressement et la participation bénéficient du même traitement fiscal avantageux lorsqu’ils sont placés sur le PEE.
En revanche, si ces revenus sont perçus directement sur la fiche de paie, ils deviennent imposables à l’impôt sur le revenu. Cette différence de traitement fiscal constitue une incitation forte à privilégier l’épargne salariale via le PEE. Les versements volontaires effectués par les salariés dans leur PEE ne sont pas déductibles du revenu imposable. Néanmoins, ces versements profitent de l’enveloppe fiscale avantageuse du plan une fois investis.
Durant la période de détention, les placements réalisés dans le plan génèrent des revenus : plus-values, dividendes, intérêts. Ces gains restent exonérés d’impôt sur le revenu tant qu’ils demeurent investis dans le PEE.
Cette exonération permet une capitalisation optimisée des revenus du capital. Cependant, ces revenus du capital restent soumis aux prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Toutefois, ce prélèvement n’intervient qu’au moment de la sortie des fonds, et non chaque année. Cette particularité constitue un avantage majeur du dispositif PEE par rapport à d’autres formes de placements.
Dans les entreprises de moins de 50 salariés, des règles encore plus favorables s’appliquent. Les primes de partage de la valeur ne sont pas soumises à la CSG/CRDS pour les salariés dont la rémunération reste inférieure à trois fois le SMIC. Lorsque ces primes sont versées dans le PEE, elles bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu, quel que soit le niveau de revenu du salarié bénéficiaire.
Au terme de la période de blocage de cinq années, les salariés peuvent récupérer l’intégralité de leur épargne librement. Le traitement fiscal reste très favorable : les sommes retirées sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu, seuls les gains sont soumis aux prélèvements sociaux.
Concrètement, si le plan contient 1 050 euros, dont 50 euros de plus-value, le bénéficiaire récupérera 1 041,40 euros. Les 8,60 euros de prélèvements sociaux étant dus uniquement sur la part des gains du capital. Pour les titres acquis avant 2018, un calcul au « taux historique » des prélèvements sociaux peut encore s’appliquer dans certains cas, réduisant légèrement l’imposition. Pour l’essentiel, le taux en vigueur de 17,2 % s’applique aux gains réalisés depuis cette date.
La loi prévoit plusieurs cas de déblocage anticipé du PEE avant l’échéance des cinq années : acquisition de résidence principale, mariage ou PACS du salarié ou de son conjoint, naissance, décès, invalidité, rupture du contrat de travail…
Dans ces situations, l’exonération d’impôt sur le revenu est maintenue. Le bénéficiaire récupère ses fonds sans payer d’impôt sur les sommes investies ni sur les gains. Seuls les prélèvements sociaux s’appliquent sur les plus-values réalisées dans le plan. Si le placement a généré 100 euros de plus-value, 17,2 euros seront prélevés
PEE demeure l’un des dispositifs les plus performants en matière de fiscalité de l’épargne salariale. En évitant l’impôt sur le revenu à l’entrée, en exonérant les capitaux à la sortie, et en ne soumettant que les gains aux prélèvements sociaux, il permet aux salariés d’épargner intelligemment tout en bénéficiant du soutien financier de leur employeur. Ce système n’est certes pas complètement « zéro impôt », mais il s’en rapproche considérablement.
Il favorise la patience dans la gestion du capital, puisque plus les salariés laissent fructifier leurs avoirs dans le PEE, plus ils maximisent les avantages fiscaux. La stratégie optimale consiste donc à laisser croître son épargne pendant les cinq années réglementaires plutôt que d’opter pour un déblocage anticipé.
A noter que le PEE peut être complété par un PERCO (Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif), autre dispositif d’épargne salariale. Ces deux plans peuvent coexister dans une même entreprise, offrant aux salariés des possibilités d’investissement diversifiées avec des avantages fiscaux distincts.
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