La facturation et le salaire en portage salarial

Mis à jour le jeudi 09 mars 2023
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Il n’est pas facile de choisir le statut juridique le plus adapté à son activité professionnelle lors de la création de son entreprise. Si un grand nombre de travailleurs indépendants font le choix du statut freelance, de plus en plus optent pour une de ses meilleures alternatives : le portage salarial.

facturation portage salarial

Gestion des missions, grande autonomie, accompagnement personnalisé, télétravail ou accès à un réseau d’experts… l’avantage le plus significatif demeure tout de même la simplicité de gestion administrative. En effet, en contractant avec une société de portage salarial, vous profitez d’un vrai contrat de travail et faites ainsi le choix de déléguer l’intégralité de ses tâches administratives, juridiques, et comptables. Mais en termes de facturation client, quel est le fonctionnement ? Voyons en détail comment agit la procédure.

Quand la facturation client n’est plus une corvée

Après avoir réalisé avec succès votre nouvelle mission, vous devez facturer votre client final comme n’importe quel micro-entrepreneur. Cependant, dans ce cas, la tâche incombe bien à la société de portage. Celle-ci facture à son nom le client en reprenant le tarif issu du contrat de prestation conclu en amont entre vous.

Lorsque le règlement de ladite facture est effectué, la société de portage vous verse la somme due en prélevant une commission. Cette rémunération correspond à un salaire. Des sociétés de portage telles que AD’Missions proposent des avances de salaires, dans le cas où le client ne procède pas au règlement de sa facture en temps et en heure.

Plusieurs façons de facturer

Selon vos missions, la facturation ne sera pas la même. En effet, si votre client a besoin de vos services sur une durée de plusieurs mois, par exemple, il vous sera possible d’opter pour une facturation sous forme d’abonnement. La plupart du temps, la somme sera identique, puisque vous vous serez mis d’accord sur le travail que vous aurez à accomplir. Bien sûr, si des modifications surgissent, il sera toujours possible de modifier les montants.

Concernant les missions ponctuelles, votre facturation se fera au forfait.

La différence avec le statut de micro-entrepreneur

Beaucoup d’hommes et de femmes souhaitant devenir travailleurs indépendants hésitent entre le statut de micro-entrepreneur et faire appel à une société de portage salarial. Le choix n’est pas simple, puisque chacun a ses avantages, mais également ses inconvénients.

Concernant les bénéfices financiers, facturer en tant que micro-entrepreneur permet d’empocher environ 70 % du montant facturé, étant donné que les cotisations sociales ne sont pas très élevées. La différence avec les salariés du portage peut alors paraître avantageuse. Sachez cependant que le micro-entrepreneuriat n’est pas forcément simple à vivre au quotidien. En effet, la personne doit tout gérer seule, sans assistance, ce qui n’est pas toujours aisé.

Alors à vous de voir lequel de ces deux statuts pourrait le mieux correspondre à vos attentes et à votre crédibilité, notamment par rapport au nombre de clients que vous envisagez.

L’accès à un salaire mensuel

Contrairement au statut freelance, l’indépendant travaillant avec une société de portage pour mettre à bien son projet professionnel bénéficie d’un salaire mensuel. Vous recevrez par ailleurs un bulletin de salaire mensuellement. Le montant de la rémunération correspond aux détails de la mission réalisée. Le 2 avril 2015, une ordonnance a été établie prévoyant le règlement obligatoire d’une avance de salaire brute équivalente à 2 415 € pour un temps plein. Dès que le client opère le versement de la somme réclamée, un complément vous est ainsi attribué.

Il est parfois difficile de s’y retrouver entre le salaire brut et net, d’autant plus que la commission octroyée par la société diffère selon les organismes de portage salarial. Pour anticiper le mieux possible, une simulation de salaire est proposée par l’équipe des Ressources Humaines de la société de portage. À titre d’exemple et selon la convention collective, une facturation convertie intégralement en rémunération nette sera fixée aux alentours de 50 %. En jouant plutôt la carte de l’optimisation, il est possible de faire grimper ce taux à 67 %.

La prétention salariale en portage salariale

En devenant indépendant, vous travaillez autrement et devez facturer vos prestations, généralement sous la forme de contrat de prestation de services.

En droit du travail, selon le statut juridique de la convention collective du portage salarial entrée en vigueur au 1er juillet 2017, le seuil minimal fixé correspond donc à :

  • Pour un salarié porté débutant : 70 % du plafond de la Sécurité sociale, soit environ 2 288 € brut, en 2017.
  • Pour un salarié porté expérimenté : 75 % du plafond de la Sécurité sociale, soit environ 2 452 € brut, en 2017.
  • Pour un salarié porté en forfait journalier : 85 % du plafond de la Sécurité sociale, soit environ 2 779 € brut.

Toutefois, le travailleur indépendant « porté » ne va pas percevoir l’intégralité de son chiffre d’affaires. En effet, le salaire en portage salarial correspond au montant de son salaire brut par rapport à sa facturation globale mensuelle. Il faut également savoir que les frais de portage salarial sont prélevés par la société qu’il a choisie.

Il lui est également possible de mettre de côté chaque mois, 10 % de son salaire net mensuel, afin de s’assurer une sécurité financière durant les périodes moins actives. En effet, une activité autonome offre une certaine flexibilité à plusieurs niveaux mais implique également de se consacrer régulièrement à la recherche de nouveaux clients et plus largement à gérer ses missions avec le portage salarial.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?

Le système est quasiment le même pour toutes les sociétés de portage salarial. En tant que futur consultant indépendant, vous devez d’abord, par prévoyance, envisager un chiffre d’affaires prévisionnel. Et vous n’oublierez pas d’y ajouter les charges sociales et autres cotisations sociales :

  • Les cotisations patronales d’environ 52 %.
  • Les frais de gestion (variables de 5 à 10 % selon les contrats).
  • Les frais professionnels, s’il y en a (déplacement, hébergement, restauration, téléphone, achat de fournitures, connexion Internet, etc.).

Pour y voir un peu plus clair dans toutes ces informations, sachez que ce que vous percevrez réellement comme salaire représente un peu moins de 50 % de votre facturation. Les honoraires sont fixés en fonction de vos compétences et votre niveau d’expérience dans le domaine pour lequel vous œuvrez, mais également en fonction du prix pratiqué sur le marché. Renseignez-vous par ailleurs sur la façon de procéder de vos concurrents, il est primordial que vous sachiez vous démarquer pour attirer toujours plus de clients. Mettez en avant ce « petit plus » qui vous permet de travailler autrement, et votre souplesse qui peut s’avérer très bénéfique. Pensez également au temps qui vous sera nécessaire pour mener à bien votre mission dans les meilleures conditions qui soient.

En résumé, ne bradez pas votre savoir-fairebudgétez votre rentabilité à sa juste valeur, soit à minima 300 € HT par jour. Jamais moins. Ce statut est très intéressant, renseignez-vous bien avant de vous engager sur ses nombreux avantages et comment en tirer profit.

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