Nomade digital : Comment travailler en freelance depuis l’étranger ?

Mis à jour le mercredi 22 novembre 2023
Publié le lundi 07 février 2022 par Emily McLaren

Alors que le flex office (mode de travail où les employés n’ont pas de bureau attitré dans les locaux) avait déjà le vent en poupe ces dernières années, la crise sanitaire est venue confirmer l’importance des nouveaux modes de travail. Qu’il s’agisse des salariés ou des travailleurs indépendants, le télétravail s’est imposé à tous durant la crise sanitaire.

Déjà familiarisés avec la mobilité de leur lieu de travail, les freelances connaissent la liberté d’établir leur bureau là où ils le souhaitent. Si certains choisissent d’exercer leur activité en explorant l’hexagone, d’autres n’hésitent pas à traverser les frontières afin de travailler depuis l’étranger.

Aussi nommé nomadisme digital, ce nouveau mode de travail a rapidement pris de l’ ampleur ces dernières années suivant le rythme des avancées technologiques récentes permettant aux freelances d’exercer leur activité de l’autre côté du globe.

Un nouveau mode de travail qui reflète aussi les besoins exprimés d’une nouvelle génération souhaitant allier travail et liberté de mouvement afin de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

A la fois mode de vie et style de vie, le nomadisme digital interroge les plus envieux sur sa mise en pratique mais aussi sur les contraintes juridiques, administratives et matérielles qui l’accompagnent.

Qu’est-ce que le nomadisme digital et comment adopter ce mode de vie en tant que freelance ? Faisons le point sur un phénomène sociétal en pleine croissance.

Pourquoi travailler depuis l’étranger ?

Différentes raisons motivent les freelances à travailler depuis l’étranger. Parmi les plus connues, il y a la liberté d’exercer au sein d’un cadre de vie agréable proche de la nature ou bien dans un pays où le coût de la vie est moins cher.

D’autres freelances font ce choix afin de pouvoir suivre leur conjoint lui-même freelance ou bien ayant le statut de salarié expatrié à l’étranger. Dans ce sens, le nomadisme digital est un mode de vie qui permet d’adapter sa vie professionnelle à sa vie privée.

Les indispensables pour être nomade digital sont toujours les mêmes : avoir une bonne connexion wifi et un ordinateur de qualité. Par conséquent, à part quelques destinations très reculées dans le monde, la plupart des endroits du globe permettent de travailler avec une connexion internet.

Les différents profils des travailleurs à distance

Les statuts des travailleurs à distance sont variés. Il peut s’agir de freelances mais aussi de salariés en télétravail ou encore d’auto-entrepreneur dont l’activité se fait en grande partie sur internet.

Rappelons qu’un freelance n’est pas forcément un auto-entrepreneur selon le statut qu’il choisit pour se mettre à son compte. De même, le statut d’auto-entrepreneur est soumis à des formalités administratives et juridiques particulières.

Concernant les salariés en télétravail, ils disposent généralement d’une clause contractuelle de leur contrat de travail leur permettant de travailler du lieu qu’ils souhaitent en accord avec leur entreprise.

Les freelances sont quant à eux libres de choisir l’endroit d’où ils souhaitent travailler à partir du moment où ils ont le matériel et la connexion nécessaire à leur activité.
Enfin, les auto-entrepreneurs ayant créé une activité en ligne aussi appelés web-entrepreneurs, peuvent continuer d’exercer de n’importe où, notamment en utilisant leurs réseaux sociaux, leurs blogs, leurs sites web etc.

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Travailler de l’étranger : de l’hébergement à la planification du travail

Si certains freelances improvisent la planification de leur activité une fois arrivés à l’étranger, il est conseillé d’anticiper les aspects pratiques d’un déplacement qu’il soit de courte ou de longue durée.

Tout d’abord, la question de l’hébergement est prioritaire puisqu’un freelance qui souhaite travailler de l’étranger doit s’assurer d’avoir un confort minimum.

En effet, comme nous l’avons vu, une connexion internet de qualité est le béaba pour le nomade digital. 

Par ailleurs, le lieu doit être méticuleusement choisi car selon la nature de l’activité, les Airbnb collectifs ou Couchsurfing ne sont pas idéaux pour exercer une activité professionnelle.

Aussi, certains lieux destinés aux nomades digitaux se développent à travers le monde tels que les Coliving dont le concept se situe à mi-chemin entre les espaces de coworking et la colocation. Les Coliving permettent le partage d’espaces communs combinés à des appartements privatifs meublés et équipés, avec un loyer incluant  une connexion internet de qualité.

Il peut être important, selon la nature de l’activité et les conditions habituelles d’échanges et de communication avec le/les clients d’informer ces derniers sur les déplacements prévus.

Enfin, la planification du travail est primordiale en déplacement car le freelance doit gérer le rythme de son activité tout en tenant compte des nouveaux paramètres liés à ses déplacements : décalages horaires modifiant les façons d’échanger avec le client, les nouvelles façons de communiquer (par mails, téléphone, Whatsapp, Skype etc).

Choisir un statut juridique en tant que nomade digital

Le freelance qui décide de travailler de l’étranger doit comme tout travailleur indépendant choisir un statut juridique pour exercer son activité. 

Micro-entreprise, EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), EIRL (Entreprise individuelle à responsabilité limitée) ou  EI (entreprise individuelle), les chiffres montrent que le choix des nomades digitaux se porte souvent sur la micro-entreprise en raison du régime ultra-simplifié du statut. 

La micro-entreprise est en effet une entreprise individuelle dont les régimes social et fiscal sont très simplifiés ce qui est un avantage incontestable pour les freelances exerçant leur activité à des endroits différents.

De plus en plus, le dispositif du portage salarial attire aussi l’attention des nomades digitaux car il offre une sécurité et une facilité de gestion défiant les autres statuts juridiques.

Le dispositif du portage salarial se situe entre le statut d’indépendant et de salarié et propose au salarié porté (le digital nomade) la prise en charge des formalités administratives et juridiques de son activité ainsi qu’une couverture sociale complète similaire à celle d’un salarié.

Le digital nomade reste autonome dans son activité indépendante et perçoit une rémunération sous forme de salaire régulier versé par l’entreprise de portage salarial qui joue l’intermédiaire entre client et salarié porté.

Une gestion automatisée très appréciable pour le profil du nomade digital très occupé par une activité et des déplacements fréquents.

Le choix de ce dispositif est toutefois conditionné par le paiement de cotisations sociales plus élevées ainsi que le paiement de frais de gestion de l’activité par l’entreprise de portage salarial.

Pour finir, le lieu d’imposition des nomades digitaux est une interrogation récurrente. Aussi, le lieu d’imposition est conditionné par le lieu de résidence habituel tel que défini par l’article 4 B Code général des impôts. 

Selon les réglementations des pays concernés et du lieu du centre des intérêts économiques du freelance, le nomade digital peut potentiellement être soumis à une double fiscalité.

Textes de référence

  • article 4 B Code général des impôts
Emily McLaren

Chef de projet marketing & communication d’Ad’missions au sein du groupe Freelance.com, ce poste m’a ouvert l’esprit sur les nouvelles manières de travailler et de s’épanouir dans sa vie professionnelle autant que personnelle. La rencontre avec de nombreux talents et experts au sein du groupe me permet d’avoir une vision interne du monde du portage salarial et du freelancing pour étudier et mettre en avant les nouveautés et bienfaits de ce statut au profit de tous.

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