Parité hommes-femmes : les nouveaux freelances vecteurs d’égalité

Mis à jour le jeudi 16 novembre 2023
Publié le jeudi 24 juin 2021 par Emily McLaren

Les pouvoirs publics cherchent à promouvoir l’emploi des femmes, davantage touchées par l’emploi à temps partiel. Et si l’exercice en tant que freelance faisait partie des solutions pour promouvoir un meilleur accès des femmes à l’emploi ? L’autoentrepreneuriat semble effectivement apporter son lot de réponses.

consultante blonde a lunettes sourit à la caméra

De plus en plus de femmes autoentrepreneuses

Les chiffres du freelancing apportent effectivement des solutions que l’on peut observer à différents niveaux. Dans l’évolution de l’autoentrepreneuriat par exemple : on compte de plus en plus de femmes autoentrepreneuses. En 2017, 40 % des créations d’entreprises ont été faites par des femmes, alors qu’elles étaient 33 % en 2000.

S’il s’agit d’une évolution lente et progressive, cet indicateur montre bien un gain d’indépendance de la part des femmes. Il s’inscrit par ailleurs dans une tendance globale, les freelances étant globalement de plus en plus nombreux en France.

Les femmes peuvent donc tirer profit d’une évolution actuelle du marché du travail pour améliorer leur situation professionnelle et œuvrer pour plus d’égalité. En exerçant en tant que travailleuse indépendante, une femme a la possibilité de fixer elle-même ses tarifs, ce qui contribue également à réduire les écarts de salaire.

Des écarts de salaires moins importants chez les freelances

Résultat : parmi les freelances, on constate que l’écart de rémunération moyen entre les hommes et les femmes est de 16 %. Si cela reste considérable, c’est un signe positif par rapport aux 24 % que l’on peut constater dans le salariat.

Cet écart plus faible s’explique certainement par l’absence de temps partiel constituant le premier facteur d’inégalité salariale. Les indépendants décidant eux-mêmes de leur propre temps de travail, ce temps partiel n’a pas réellement de sens ici.

Les femmes sont d’abord des créatrices
D’après les statistiques, les femmes s’orientent en priorité vers des carrières créatives. Elles représentent ainsi 48 % des graphistes et photographes freelance. Dans le milieu de la rédaction, elles sont même majoritaires (57 %). On les retrouve également beaucoup dans d’autres secteurs de la communication, comme les social manager.

Une autre grande partie de l’écart salarial s’explique par le manque d’appétence des femmes pour des carrières plus rémunératrices. Les hommes, par exemple, sont beaucoup plus nombreux dans les secteurs du numérique, un milieu dont la rémunération moyenne peut être très élevée (notamment grâce à une demande extrêmement forte) et devant continuer de progresser. Or, si 10 % des étudiants en informatique sont des femmes, aucune explication concernant ce manque d’appétence ne semble faire consensus.

Ainsi, l’exercice en freelance est généralement synonyme d’une rémunération plus équitable envers les femmes, bien que celles-ci continuent de s’écarter des secteurs les mieux payés.

Devenir freelances pour s’affranchir de sa hiérarchie

L’autoentrepreneuriat est également vecteur d’autres avantages pour l’égalité hommes-femmes. La femme devenant son propre patron, elle s’affranchit d’un plafond de verre susceptible de l’empêcher de faire carrière et d’accéder à des postes à responsabilités.

Alors que 49 % des femmes de 25 à 34 ans sont diplômées en France, leur accès à des postes à responsabilités reste en retrait. En tant que freelance, une femme peut directement montrer ce dont elle est capable, y compris sur des éléments décisionnels (initiatives, choix et suivi de projets…). Par la suite, elle peut faire valoir ces éléments pour prouver ses compétences et sa légitimité d’accès à de hauts postes.

En choisissant de s’affranchir d’une hiérarchie, les femmes choisissent également leurs interlocuteurs. Elles ont donc la possibilité, à tout moment, d’éviter des relations professionnelles toxiques. Elles peuvent ainsi s’éloigner, entre autres, des remarques sexistes observées par les salariées de certaines entreprises.

Le freelancing pour une meilleure gestion de sa vie personnelle

Enfin, le travail en indépendant doit offrir aux femmes une meilleure gestion de leurs vies professionnelle et personnelle. Au moment de leur embauche, de nombreuses femmes rencontrent des difficultés pour des raisons purement personnelles. Concernant les jeunes actives, la volonté d’avoir des enfants, ou même le simple fait d’avoir l’âge pour enfanter suffit à rebuter des recruteurs.

Les enfants comme motif de refus… pour combien de temps ?
Dans une étude de 2018, 28 % des employeurs avouaient ne pas rappeler une femme récemment fiancée ou mariée. En cause : la possibilité qu’elle puisse bientôt avoir un enfant. Cela dit, en France, l’allongement récent du congé paternité pourrait faire évoluer les mentalités.

Le freelancing retire cette contrainte. Là encore, la femme freelance étant son propre recruteur, elle n’aura pas à justifier de son projet de vie. Elle ne dépendra pas d’une entreprise, mais, dans la plupart des cas, d’une diversité de clients auxquels elle n’est liée que temporairement. Ceux-ci seront donc moins enclins à se montrer invasifs concernant le projet de vie de la freelance. Cette dernière, de son côté et en cas de besoin, pourra plus facilement poser un congé maternité.

Femme freelance et congé maternité

Les freelances posant un congé maternité ont elles aussi des droits. Elles pourront notamment bénéficier d’une indemnité journalière de 55,51 euros pendant toute la durée de leur congé.

Enfin, l’autoentrepreneuriat apporte une plus grande égalité des genres face à la gestion de la vie personnelle. La flexibilité des horaires, dont l’autoentrepreneuse décide elle-même, apporte une gestion plus sereine des autres sphères de la vie quotidienne. La répartition avec un conjoint des tâches ménagères ou de l’éducation des enfants par exemple en devient plus simple.

L’exercice d’une activité en freelance apporte donc des solutions à tous les points de vue en ce qui concerne l’égalité hommes-femmes. Salaire, possibilités d’évolution, considération, gestion de la vie personnelle… Si le modèle n’est pas parfait, il va clairement dans le bon sens.

Les points clés à retenir :

  • Si elles choisissent de se lancer en tant que freelances, les femmes peuvent espérer une rémunération plus juste et une meilleure considération de leurs interlocuteurs ;
  • Elles peuvent également espérer évoluer vers des postes plus gratifiants, car elles pourront elles-mêmes valoriser des expériences synonymes de responsabilités ;
  • Enfin, elles pourront réaliser le projet de vie qu’elles souhaitent : à terme, le freelancing amène une organisation apaisée de sa vie personnelle.
Emily McLaren

Chef de projet marketing & communication d’Ad’missions au sein du groupe Freelance.com, ce poste m’a ouvert l’esprit sur les nouvelles manières de travailler et de s’épanouir dans sa vie professionnelle autant que personnelle. La rencontre avec de nombreux talents et experts au sein du groupe me permet d’avoir une vision interne du monde du portage salarial et du freelancing pour étudier et mettre en avant les nouveautés et bienfaits de ce statut au profit de tous.

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